Sous l’impulsion du guitariste Martin Cradick et de la chanteuse Su Hart, Baka Beyond s’est fait remarquer il y a deux décennies par l’intégration des voix des Pygmées Baka, ceux de la forêt camerounaise qui ont créé une forme singulière de yodle. À cela s’ajoutaient les rythmes de l’Afrique et l’âme celtique de la chanteuse. Avec les années, la popularité du groupe s’est amenuisée, mais la signature est restée et on la retrouve encore ici sur ce premier disque en cinq ans. Quelques musiciens ont changé et les percussions sont mieux adaptées à la batterie en provoquant des effets haletants, mais en douceur. Presque tout est d’ailleurs traité en douce : le violon électrique qui surfe autant que la guitare électrique qui tourne et rille. Dans certaines pièces, on a conservé les voix pygmées, on syncope en reggae, on donne dans l’air à danser celtique et même le chant sud-africain. Un album que l’on goûte comme le retour d’un ami qui a bien vieilli.